La neige crisse, les enfants chantent le « Divin enfant » au retour de la messe de minuit… Bizarrement, cette nuit-là, la messe semble moins longue.
De retour à la maison, sur la table, comme par magie, treize desserts reposent sur trois nappes…
Mais pourquoi 13 desserts ?
C’est une référence au dernier repas de Jésus, la cène, avant sa mort, avec ses 12 apôtres qui l’entourent.
On met sur la table 3 bougies et 3 nappes blanches qui rappellent la Trinité.
On ne sait pas précisément d’où vient cette tradition mais on a retrouvé un écrit d’un curé de Marseille qui en parle dès 1683. Il évoque les desserts de Noël sans nombre…
La première mention des treize desserts n’apparaît qu’en 1925. Dans un numéro spécial de Noël du journal La Pignato. Un écrivain d’Aubagne, le docteur Joseph Fallen, affirme : « Voici une quantité de friandises, de gourmandises, les treize desserts : il en faut treize, oui treize, pas plus si vous voulez, mais pas un de moins ».
Ceux-ci varient selon le lieu où l’on se trouve en Provence. Mais il y a quelques piliers :
1. L’indispensable « pompe à huile », sorte de pain brioché qui doit être rompu et non coupé, comme le pain de Jésus lors de son dernier repas.
2. Les 4 mendiants :
– les noix et noisettes, qui représentent l’ordre des Augustins,
– les raisins qui représentent l’ordre des Dominicains,
– les amandes qui représentent l’ordre des Carmes,
– les figues qui représentent l’ordre des Franciscains.
3. Les dattes, qui peuvent être farcies de pâte d’amande colorée, représentent le Christ venu d’Orient ainsi que les Rois Mages.
4. Le nougat blanc qui symbolise le bien.
5. Le nougat noir qui symbolise le mal.
Après ces 8 piliers, chacun adapte la suite à sa convenance selon ses goûts et les traditions locales, par exemple :
– des fruits frais de saison : clémentines, oranges, pommes, poires, raisins, melon vert…
– les navettes de Marseille,
– de la pâte de coing,
– de la pâte d’amande,
– des calissons d’Aix,
– des fruits confits,
– des papillotes…
Certaines familles ajoutent la part du pauvre, symbole du partage du pain par le Christ au dernier repas avec ses apôtres.
Tout cela peut éventuellement s’accompagner d’un vin chaud aromatisé.